Le 45ème président des Etats-Unis

Connaissez-vous les Etats-Unis? Moi, non. Ou plutôt, pas plus que ce que nous en montrent les fictions et les médias. Un pays riche, avec une culture populaire forte, qui brasse beaucoup d'argent, qui se veut le gendarme du monde, et qui est en pointe pour les recherches sur les nouvelles technologies, mais avec des problèmes de communautés raciales. En gros, New-York, Washington, Hollywood et la Silicon Valley.

Et ce pays a dû élire un président, il a dû choisir entre Mme Clinton et Mr Trump, entre une vieille routière de la politique vendue à ses financeurs, dissimulatrice, et le populiste grossier et raciste; du moins c'est ce que nous montraient les médias. Autant dire entre la peste et le choléra. 

A priori, des deux côtés de l'Atlantique, les médias et les élites bien-pensantes de même que les sondages, avaient choisi leur camp: Mme Clinton serait la première femme présidente des Etats-Unis, c'était mathématique!

Et puis dans les dix derniers jours de la campagne, nos médias ont commencé à faire un vrai travail de fond, et à nous montrer un autre visage des Etats-Unis: des villes délaissées, délabrées, avec des taux de chômage faramineux, des gens désespérés, qui ne se sont jamais relevés de la crise des subprimes...Un pays avec des pauvres toujours plus pauvres, des riches scandaleusement riches. Un pays qui vomit Obama, ou bien alors a la reconnaissance du ventre pour l'Obamacare, la sécu du coin. Un pays où les tensions raciales sont fortes. Un pays qui a peur de son avenir. 

Et c'est ce pays-là qui a voté. Je ne peux pas dire que je me réjouisse de la victoire de Mr Trump, mais rien que de voir la mine déconfite de nos journaleux, les outrances de Mr Apathie et consorts, j'ai jubilé!

Très vite, les médias américains ont fait repentance, ont admis s'être trompés. Chez nous, non. Si le peuple dément les sondages, c'est que le peuple s'est trompé! Un chroniqueur de France Inter (radio publique, financée avec nos impôts!) dit même sur l'antenne:

« Trump c’est le candidat qui redonne aux Américains l’espoir, l’espoir qu'il soit assassiné avant son investiture »

Un appel au meurtre, en quelque sorte...

Très vite, dans la première démocratie du monde, des manifestations parfois violentes ont eu lieu contre le résultat de l'éléction. C'est ça, une vraie démocratie? 

Puis il y a eu le premier discours de Mr Trump. Le doute s'installe alors: et s'il ne faisait pas un si mauvais président?

On le compare alors à Mr Reagan, dont on s'était moqué (un acteur de série B!), et qui a été un bon président.

"Oui, " rétorque la bien -pensance, "mais il avait de l'expérience, il a été gouverneur de Californie!" 

Certes, mais Mr Trump est un dirigeant d'affaires, ça donne aussi une expérience économique certaine. "Mais il a fait faillite!" Oui, mais il s'est relevé à chaque fois!

Puis on apprend que la campagne de Mr Trump a coûté beaucoup moins cher que celle de Mme Clinton, et qu'en plus, il l'a en partie payée de ses propres deniers. Puis il a annoncé qu'il ne se verserait pas de salaire en tant que président.

Alors voyez-vous, je me dis qu'il faut attendre de voir comment et par qui il va s'entourer, et puis qu'au final, il achèvera de ridiculiser nos élites, car peut-être se révèlera-t-il un grand président!